TIC dans l’enseignement professionnel

Cette journée interactive a débuté par trois interventions majeures. Le Prof. Dr Dr Friedrich Hesse, directeur et fondateur de l’Institut Leibniz pour les médias de la connaissance (Leibniz-Institut für Wissensmedien IWM) et actuellement responsable du groupe de travail sur les échanges de connaissances de ce même institut, a tout d’abord démontré la nécessité d’une formation initiale, qui apporterait les bases des technologies de l’information, pour soutenir les processus d’apprentissage et de compréhension. Les méthodes d’e-learning et d’e-teaching sont en cela essentielles. Le tournant technologique a en outre amené à une évolution du travail intellectuel. « Pour maîtriser certaines exigences plus complexes, il est nécessaire de faire appel à une expertise plus étendue et, souvent, d’aller chercher des informations spécifiques disponibles seulement à l’externe. Pour ce travail intellectuel, il est particulièrement important que l’évolution digitale débouche aussi sur une évolution notable de la disponibilité des informations et de la possibilité d’explorer de manière interactive ces informations. De nouvelles tâches apparaissent ainsi également dans les domaines de la recherche en psychologie et en pédagogie en matière d’enseignement et d’apprentissage, de la didactique et de l’informatique, mais aussi dans le développement des curricula. »

Les Prof. Carmen Zahn et Larissa Hauser, de la FHNW, ont ensuite présenté le projet de recherche « MindMovie ». Il aborde entre autres le thème de la prévention de la toxicomanie et du suicide, qui fait partie intégrante des plans d’études en culture générale de la formation professionnelle. Dans le cadre de leur projet, elles se sont posé la question suivante : comment aborder le thème tabou de la maladie psychique de manière « décomplexée » dans l’enseignement professionnel ? Elles sont arrivées à la conclusion que l’utilisation des concepts du « Learning through collaborative visual design » (LCVD) contribuait clairement à une meilleure compréhension de thèmes aussi complexes.

Dans la troisième et dernière intervention, le Dr Martin Dobricki, de l’IFFP, a expliqué comment, à l’aide de vidéos interactives, il est possible de mettre en place des passerelles technologiques entre l’école et l’entreprise. L’utilisation des TIC comme espace digital d’apprentissage intégré a fait l’objet de recherches dans le cadre du projet « iVideo » de l’IFFP et du projet « REALTO » mené en collaboration avec l’IFFP, et a débouché sur le développement d’un logiciel, qui a par exemple été testé dans le cadre des formations de boulanger/boulangère et de cuisinier/cuisinière. Ces évolutions technologiques favorisent particulièrement la relation entre connaissances théoriques et pratiques, qui permet aux apprenties et aux apprentis d’exercer leur capacité d’observation critique et de traiter les informations de manière réfléchie.

Lors de cette journée interactive, quatre ateliers axés sur les applications ont en outre été proposés aux participantes et participants. Ces ateliers se sont penchés sur les modèles de mise en œuvre de la formation digitale et sur les nouvelles exigences que cela implique pour le personnel enseignant, ainsi que sur la redéfinition des cultures de l’apprentissage. Parmi les autres sujets abordés, on peut citer la présentation du point de vue d’étudiantes et d’étudiants et d’enseignantes et d’enseignants sur l’utilisation de tablettes comme outil d’apprentissage, du processus de conception d’un programme de développement scolaire au sein du Centre de formation professionnelle et continue de Saint-Gall, ainsi que de nouveaux concepts en matière de « blended learning ».