Apprendre : mode d’emploi

Afin d’activer les préconnaissances des personnes en formation, les formateurs/trices leur demandent, face à de nouvelles tâches, de relater des expériences à ce sujet, de citer des notions et de faire des liens, une étape facilitée si elles parlent de situations vécues et se posent mutuellement des questions. Cela permet de convoquer des vécus, mais aussi de mobiliser et d’étendre des réseaux dans la mémoire. Il importe que les personnes en formation activent leurs préconnaissances, les considèrent de façon critique et les relient aux nouveaux savoirs.

Les formateurs/trices veillent à ce que les personnes en formation construisent leur savoir et leur savoir-faire de manière active, autonome et interactive sur la base de situations de leur quotidien professionnel. Elles transposent ainsi des connaissances implicites acquises au sein de l’entreprise en savoir explicite : elles mènent une réflexion sur ces expériences, en discutent et les relient au savoir transmis à l’école professionnelle, permettant ainsi son transfert entre les trois lieux de formation.

Le sentiment de sa propre efficacité accroît la motivationpour accomplir une tâche ou gérer une situation. Ce quela personne se sent capable de faire dans une situation précise, les objectifs qu’elle se fixe et le sentiment d’avoir le contrôle sur sa propre action : tels sont les enjeux.

Les formateurs/trices renforceront la motivation des personnes en formation en les aidant à fixer des objectifs souhaitables, réalisables et vérifiables. Cela implique de s’assurer que ceux-ci sont atteints et d’évaluer rétroactivement le processus d’apprentissage. Les formateurs/trices doivent ainsi structurer les séquences d’apprentissage et d’évaluation de manière à permettre aux jeunes d’expérimenter la réussite. Elles et ils montrent l’exemple et éprouvent de la fierté pour leur métier.

Notre apprentissage et notre mode de travail et de résolution des problèmes sont pilotés par nos plans d’action. Ce pilotage inclut l’anticipation, la planification, la surveillance et le contrôle des apprentissages et des tâches. Il faut vérifier le résultat d’un apprentissage ou d’un travail, mais également considérer le chemin qui y a conduit, en cas d’erreur comme de réussite.

Les formateurs/trices soutiennent les personnes en formation dans leurs processus métacognitifs d’apprentissage et de résolution des problèmes et les guident dans la réflexion sur leur démarche concrète. Elles et ils examinent avec elles les expériences pratiques en regard des tâches effectuées, mènent une réflexion à ce sujet et établissent des liens avec des concepts théoriques. Cela peut prendre la forme d’observations, de retours et discussions, de notes dans un journal ou une documentation d’apprentissage ou encore d’entretiens réguliers sur les situations d’apprentissage et de résolution de problèmes, etc.

Au fil du temps, les personnes en formation se sont constitué un répertoire individuel de stratégies d’apprentissage, de résolution de problèmes et de travail. Ces stratégies cognitives sont des outils permettant d’ancrer le savoir dans la mémoire à long terme et d’y faire appel au moment voulu.

Les formateurs/trices aident les personnes en formation à prendre conscience de ce savoir et à établir les liens avec des concepts importants. Il s’agit de renforcer cette conscience et d’utiliser ce savoir de manière ciblée pour résoudre des problèmes. Pour chaque tâche, les personnes en formation doivent choisir les bons outils. Face à des tâches simples, comme apprendre par coeur, elles utiliseront des stratégies superficielles – souligner des mots dans un texte ou créer des aide-mémoire. Pour des tâches complexes dans lesquelles il s’agit de comprendre des liens, elles s’appuieront sur des stratégies plus approfondies, notamment la paraphrase, les techniques d’esquisse ou de mapping ou la formulation de questions.

Le présent résumé se fonde sur le chapitre « Lernen verstehen » de l’ouvrage Ausbilden und Lernen am dritten Lernort. Situationsorientierte Didaktik für Ausbildende.