Le coronavirus, notre coach d’apprentissage
1 avril 2021 – 4,5 milliards de personnes ont pris l'avion dans le monde en 2019, soit plus de la moitié du chiffre de la population mondiale. Au cours de l'année coronavirus, le chiffre était encore de 1,8 milliard. C'est comme si, face à la densité et à la mobilité sans précédent des habitant-e-s de notre planète, le virus s'était souvenu de l'étude « Les limites à la croissance » présentée il y a cinquante ans. Il faudrait donc arrêter la croissance pour survivre ?
Ce n'était pas le dernier mot de la sagesse, même il y a encore un demi-siècle. Hors la croissance quantitative, la croissance qualitative s'offre à nous, avant tout par la différenciation ‒ et l'invention. Face aux conséquences économiques et sociales de plus en plus inévitables auxquelles le monde et la Suisse sont confrontés, il sera crucial de ne pas s'orienter uniquement en fonction de la quantité et des seules valeurs monétaires, mais de développer de nouvelles qualités et de revigorer l'échange immédiat.
En matière de formation professionnelle, on note que la ‒ première ‒ année coronavirus a promu le thème de la transformation numérique. Mais plus encore, le thème de l’upskilling s'est confirmé, dans les qualifications supérieures et complémentaires sous toutes leurs formes. Cette tendance est également perceptible dans le développement de la formation professionnelle initiale, par exemple dans la nouvelle réforme en profondeur de la formation d’employé-e de commerce. La qualification et la qualité sont les clés, non seulement pour maîtriser la situation actuelle, mais aussi pour ouvrir de nouvelles formes de croissance résilientes, qui soulagent et élargissent en même temps notre espace vital, tant sur le plan écologique que social. L'apprentissage, au sens large, est à la base de la capacité d'adaptation de notre société et de notre économie. Le processus d'apprentissage lui-même évolue vers un acte social de plus en plus ouvert et en réseau. Les résultats de nos études et nos expériences dans le programme trans:formation montrent que les compétences pour utiliser les outils sont là. Il s'agit maintenant d'aborder la question de savoir quels concepts pédagogiques s'avèrent utiles.
Dre Barbara Fontanellaz
Directrice IFFP