Projet

Le changement de métier lors du passage de l’apprentissage au marché du travail – déterminants et conséquences salariales

L’étude examine les causes et les conséquences salariales d’un changement de profession lors du passage de la formation professionnelle à la vie active au moyen du corpus de données TREE.

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Le passage de la formation professionnelle initiale au marché du travail constitue une phase potentiellement critique en rapport avec la question de savoir si et avec quelle réussite les diplômé-e-s de l’apprentissage parviennent à transférer les éléments appris sur le marché du travail. Pour l’évaluation de la capacité de fonctionnement du système de formation duale, il est important de savoir quelles personnes quittent le métier qu’elles ont appris, pour quelles raisons et avec quelles conséquences. Jusqu’à présent, les informations à ce sujet sont rares pour la Suisse. Au travers de l’observation de personnes qui quittent l’apprentissage environ une année après la qualification finale, ce projet doit contribuer à donner un aperçu des processus de changement de profession et des difficultés de transition au deuxième seuil. Une importance particulière est portée aux questions de savoir dans quelles professions ou quels champs d’activités professionnels une entrée réussie sur le marché du travail est plus compliquée ou un changement de profession est plutôt entrepris et si des différences se manifestent à ce titre entre les professionnel-le-s dont la formation est entièrement scolaire et ceux dont elle est duale. Les déterminants possibles du processus de transition examinés sont les caractéristiques de la profession enseignée (p.ex. le niveau d’exigences de l’apprentissage) et des traits personnels comme le sexe, un passé migratoire ou les résultats scolaires.

Un autre accent est placé sur l’examen des répercussions salariales d’un changement de profession chez les personnes qui quittent l'apprentissage. En théorie, des changements de profession peuvent à la fois induire des effets positifs et négatifs sur le salaire : d’une part, nous pouvons supposer en raison des théories de Recherche et de Matching de l’économie du marché du travail qu’une partie des changements de profession a précisément eu lieu car la possibilité d’acquérir une meilleure position en ce qui concerne les perspectives d’emploi, de carrière et salariales dans un nouveau domaine d’activité s’est offerte aux jeunes concernés (effets salariaux positifs). D’autre part, les changements d’activité peuvent également refléter une réaction à un manque d'offres de postes dans le métier de formation. Ici se pose la question de la spécificité du métier ou de la transférabilité des facultés et aptitudes transmises lors d’un apprentissage dans d’autres métiers ou champs d’activités professionnels. La théorie du capital humain (Becker 1962) implique que des changements de profession au terme de la formation professionnelle entraînent des effets salariaux négatifs car une partie des éléments appris ne peut être valorisée sur le marché du travail. L’importance de la diminution de salaire à prévoir pour cette raison suite à un changement de profession doit par conséquent être évaluée par des méthodes économétriques, lesquelles permettent de tenir compte de l’endogénéité des changements de profession et des effets salariaux.

Le corpus de données TREE (TRansition from Education to Employment) constitue la base de cette analyse. Ces données ont été générées au départ d’enquêtes annuelles menées auprès de participant-e-s à l’étude suisse PISA 2000 (cf. www.tree-ch.ch) et contiennent de précieuses informations quant à l’arrière-plan socioéconomique, aux parcours de formation et aux premières activités professionnelles des jeunes interrogés. Environ 1800 jeunes qui quittent l'apprentissage sont à disposition de l’analyse.

Méthode
  • Analyse quantitative de données secondaires
  • méthodes économétriques
Publications