L'intégration des personnes réfugiées sur le marché du travail

Renens, le 18 mai 2017 – Les personnes réfugiées ou admises à titre provisoire ne peuvent souvent pas accéder au monde du travail – une situation à laquelle le préapprentissage d’intégration entend remédier à partir de 2018. Dans le cadre d’une journée qui s’est tenue aujourd’hui à Renens, l’Institut fédéral des hautes études en formation professionnelle IFFP et le Secrétariat d’Etat aux migrations SEM ont présenté ce projet pilote à quelque 130 participant-e-s et exposé les défis qui se présentent dans ce contexte.

IFFP

A partir de 2018, le préapprentissage d’intégration doit permettre aux personnes réfugiées ou admises à titre provisoire d’accéder plus facilement au monde professionnel. Le Secrétariat d’Etat aux migrations SEM travaille avec l’Institut fédéral des hautes études en formation professionnelle IFFP pour préparer les bases nécessaires aux nouvelles filières de formation, qui s’étendent sur une année. Le but est d’offrir entre 800 et 1000 places par année.

Le préapprentissage d’intégration est conçu pour préparer les personnes qui le suivent à effectuer un apprentissage. Il sera dans un premier temps introduit sous la forme d’un programme pilote de quatre ans.
Selon les informations du SEM, près de 70 pour cent des personnes réfugiées ou admises à titre provisoire et âgées de 18 à 39 ans ont le potentiel de s’intégrer sur le marché suisse du travail. Concrètement, cela représente environ 4000 personnes chaque année. Ces personnes soit ont déjà acquis de l’expérience professionnelle, soit ont déjà entamé voire achevé une formation dans leur pays d’origine.

 

Date limite à l'automne

La mise en œuvre du projet pilote repose surtout sur les offices de la formation professionnelle des cantons, les associations professionnelles et d’autres organisations du monde du travail. «L’intérêt des cantons pour le préapprentissage d’intégration est considérable», affirme Léa Gross, responsable de projet du programme-pilote Préapprentissage d’intégration au SEM.

Comme l’explique Ursula Scharnhorst, spécialiste des sciences de l’éducation travaillant pour le secteur Recherche & Développement de l’IFFP: «Le but du préapprentissage d’intégration est de permettre aux personnes qui l’accomplissent d’acquérir des compétences professionnelles». Etablissant autant de liens que possible avec la pratique dans un domaine professionnel, le préapprentissage d’intégration doit permettre d’acquérir des compétences linguistiques, des compétences scolaires de base, mais aussi transmettre et promouvoir des compétences personnelles et sociales essentielles pour réussir son parcours professionnel. Ursula Scharnhorst précise aussi qu’il ne faut pas sous-estimer la procédure de recrutement. «Il est important de clarifier ce que ces personnes ont vécu et acquis, pour pouvoir choisir les bonnes personnes pour ces préapprentissages.» Ursula Scharnhorst participe, en sa qualité d’experte de la formation, à la conception du préapprentissage d’intégration.

 

Un défi particulier

Comme contexte de la nouvelle formation de base, il importe de ne pas oublier la situation hors norme dans laquelle se trouvent les requérant-e-s d’asile mineur-e-s non accompagné-e-s (RMNA). «Outre le stress lié au développement, ces jeunes subissent aussi un stress du fait qu’elles et ils ne disposent plus des ressources sociales connues jusque-là», expose la psychiatre Gisela Perren-Klingler. Les écoles et les entreprises formatrices pourraient se trouver dépassées par les différences culturelles, les fausses attentes ou une incapacité de part et d’autre à s’adapter.

Selon Rolf Widmer, président de la Fondation suisse du service social international et fondateur de l’association tipiti, qui soutient également les réfugié-e-s mineur-e-s non accompagné-e-s, le groupe constitué par les jeunes sans formation et sans emploi représente justement un véritable défi pour la société.
 

Projet pilote

Micarna mène actuellement un projet pilote intitulé Maflü (Micarna Ausbildung Flüchtlinge) mis au point avec le canton de Fribourg en vue de l’intégration et de la formation de jeunes migrants. «C’est un travail de collaboration, nous explique Benoît Berset, responsable du développement du personnel et chef de projet Maflü». L’objectif est de former du personnel qualifié et d’assurer à terme un emploi fixe à des migrants et leur offrir des perspectives professionnelles à long terme.
 

Pour tout renseignement:

IFFP: Janick Pelozzi, Communication IFFP, 058 458 22 29, @email

SEM: Information et Communication SEM, 058 465 78 44; @email