Polymécanicien-ne CFC

3,4% des personnes en formation étaient des femmes et 1,9%, des adultes (âge supérieur à 25 ans). 2,1% des contrats d’apprentissage portaient sur une formation raccourcie. L’évaluation qui suit repose sur 56 entreprises formatrices ayant accueilli au total 159 personnes réparties sur les trois années de formation. Le taux de maturités professionnelles (MP 1) s’élevait à 11% dans cet échantillon.

Vue d’ensemble des coûts et des bénéfices

Le tableau 1 révèle que les personnes suivant une formation de polymécanicien ou polymécanicienne fournissent un volume substantiel de prestations productives. En même temps, cette formation s’avère relativement coûteuse. En vérité, le coût de la formation dépasse les prestations productives durant les deux premières années, alors que les coûts et les bénéfices s’équilibrent quelque peu en troisième année. En quatrième année, les prestations productives excèdent les coûts. Sur l’ensemble de la formation, les coûts se révèlent toutefois supérieurs aux prestations productives : il en résulte globalement un coût net d’environ 20 000 francs par contrat d’apprentissage.

Tableau 1 : Coûts bruts, prestations productives et bénéfice net

^{© IFFP / Gehret, Aepli, Kuhn & Schweri (2019)}

Par rapport à l’étude de 2009, qui révélait un coût net moyen d’environ 31 600 francs, le coût net s’avère certes inférieur en 2016/17, mais la différence entre les deux études n’est pas statistiquement significative.

Ventilation des coûts bruts

Par comparaison avec la moyenne de toutes les formations de quatre ans, la formation au métier de polymécanicien-ne se révèle coûteuse. La figure 1 présente la ventilation des coûts bruts de la formation. Comme dans d’autres formations, le montant et l’évolution des coûts bruts au fil de l’apprentissage sont avant tout déterminés par les charges salariales liées aux personnes en formation et au personnel de formation. Cependant, à la différence de la plupart des autres métiers, les autres postes de dépenses entrent aussi en ligne de compte : les frais de matériel et d’équipement s’élèvent à environ 4 000 francs par an ; en première année, les divers coûts avoisinent également 4 000 francs, avant de s’abaisser à 2 000 francs en quatrième année.

Fig. 1 : Ventilation des coûts bruts

Les coûts liés aux salaires des apprenti-e-s doublent pratiquement entre la première et la quatrième année de formation (de 8 150 francs à 16 330 francs), ce que corrobore l’évolution du salaire au cours de la formation (tableau 2). Le salaire mensuel brut médian grimpe de 600 francs en première année à 1200 francs en quatrième année. La dispersion des salaires à l’intérieur des années de formation s’avère plutôt négligeable. Cela suggère que de nombreuses entreprises formatrices versent des salaires similaires aux personnes qu'elles forment.

Tableau 2 : Salaire mensuel brut des apprenti-e-s

^{© IFFP / Gehret, Aepli, Kuhn & Schweri (2019)}

Les frais de personnel augmentent légèrement tout au long de la formation, passant de 14 370 francs en première année à 20 410 francs en quatrième année, ce qui reflète un léger accroissement des heures de formation. Globalement, le coût de la formation de polymécanicien-ne grimpe de 30 840 francs en première année à 43 340 francs en quatrième année. Il en résulte un coût total de formation de 145 780 francs par contrat d’apprentissage.

Périodes productives et improductives au poste de travail

Le tableau 1 révèle que les prestations productives débutent à un niveau relativement bas (14 930 francs en première année), avant d’augmenter toutefois sensiblement jusqu’à 51 200 francs en quatrième année. Cette évolution est liée aux activités menées par les personnes en formation dans l’entreprise. En première année, elles consacrent encore 37% de leur temps à des exercices et à d’autres activités improductives et 43% de leur temps est affecté à des activités productives sinon confiées à une main-d’œuvre non qualifiée. Jusqu’en quatrième année, la part des périodes improductives régresse à 8,7% et celle des activités non qualifiées à 28,6%. En même temps, la part du temps consacré à des activités qualifiées productives augmente de 20,3% à 62,7%. Parallèlement, le niveau de rendement affiché dans l’exécution de tâches qualifiées par rapport à une main-d’œuvre spécialisée progresse également. Il passe de 27% en première année à 83% en quatrième année.

Enfin, le temps passé effectivement dans l’entreprise formatrice s’accroît aussi. Le nombre exact de cours à l’école professionnelle varie entre le profil G, le profil E et la maturité professionnelle. En règle générale, on observe toutefois une évolution dégressive des cours au fil des années : deux jours d’école, par exemple, en première et en deuxième année, et seulement un jour en troisième et en quatrième année. Par conséquent, les apprentis sont plus souvent présents dans l’entreprise et peuvent ainsi accomplir davantage de tâches productives.

Fig. 2 : Répartition du temps des apprenti-e-s au poste de travail

Bénéfice lié à la rétention des apprenti-e-s

Le coût de recrutement d’un-e polymécanicien-ne qualifié-e sur le marché externe s’élève en moyenne à 28 070 francs, y compris la procédure de sélection et l’intégration dans l’entreprise. En embauchant la main-d'œuvre formée en interne – plutôt que de recruter sur le marché externe –, les entreprises formatrices économisent en moyenne, par contrat d’apprentissage, environ 18 500 francs en coûts de recrutement. La rétention de la main-d’œuvre formée en interne présente donc de l’intérêt et permet de couvrir le coût net de la formation.