Aide en soins et accompagnement AFP

Durant l’année de formation 2016/17, selon les données de l’Office fédéral de la statistique, 1772 personnes ont suivi la formation d’aide en soins et accompagnement AFP (conformément à l’ordonnance de formation du 20 décembre 2010). 84% d’entre elles étaient des femmes et 15% des adultes (âge supérieur à 25 ans). 1,5% des contrats d’apprentissage portaient sur une formation raccourcie.
L’évaluation qui suit repose sur 49 entreprises formatrices, ayant accueilli au total 149 personnes sur l’ensemble des deux années de formation.

Un groupe de jeunes femmes et hommes avec des ustensiles professionnels dans les mains
COM IFFP

Vue d’ensemble des coûts et des bénéfices

La formation d’aide en soins et accompagnement s’est soldée, sur les deux années de formation, par un bénéfice net moyen d’environ 8 000 francs. Ainsi, le bénéfice net total tiré par les entreprises de la formation d’aides en soins et accompagnement se situe entre ceux rapportés pour les deux formations CFC apparentées d’assistant-e en soins et santé communautaire (ASSC) (-2 000 francs de bénéfice net) et d’assistant-e socio-éducatif/-ive (16 500 francs de bénéfice net). La formation d’aide en soins et accompagnement présente de l’intérêt pour les entreprises dès la première année, qui se solde par un bénéfice net de 2 500 francs. Grâce à la hausse seulement modérée d’environ 2 000 francs des coûts bruts et à l’accroissement simultané nettement plus marqué des prestations productives (5 000 francs), le bénéfice net s’élève à 5 500 francs en seconde année.

Tableau 1 : Coûts bruts, prestations productives et bénéfice net

Année de formation12Total
Coûts bruts25 25027 33052 590
+/-2 8401 8904 030
Prestations prod.27 75032 87060 620
+/-4 9504 9709 020
Bénéfice net2 5005 5308 030
+/-7 1605 80011 750

© IFFP / Gehret, Aepli, Kuhn & Schweri (2019)

Ventilation des coûts bruts

La ventilation des coûts bruts est présentée à la figure 1. Les salaires des apprenti-e-s ont affiché une hausse modérée de 12 000 à 14 000 francs entre les deux années de formation.

Fig. 1 : Ventilation des coûts bruts

Grafik Bruttokosten

Ce chiffre se reflète également dans la moyenne des salaires mensuels bruts versés aux apprenti-e-s, qui s’accroît de 750 à 950 francs entre la première et la seconde année (tableau 2). En revanche, les frais de personnel liés au recrutement, à l’administration et au personnel de formation avoisinent 10 000 francs les deux années. Ce poste de dépense s’avère donc un peu plus volumineux que dans le cadre des deux formations CFC apparentées. Ce constat s’explique par le fait que le personnel de formation se consacre un peu plus souvent à l’encadrement des apprenti-e-s AFP et ne peuvent donc accomplir leur activité habituelle pendant cinq bonnes heures par semaine.

Tableau 2 : Salaires mensuels bruts des apprenti-e-s

Année de formation12
25ème percentile700930
Valeur médiane750950
75ème percentile8001 000

© IFFP / Gehret, Aepli, Kuhn & Schweri (2019)

Périodes productives et improductives au poste de travail

À vrai dire, non seulement les coûts bruts, mais aussi les prestations productives s’avèrent relativement élevés dans la formation d’aides en soins et accompagnement AFP et excèdent ceux observés durant les deux premières années des formations CFC apparentées (assistant-e en soins et santé communautaire et assistant-e socio-éducatif/-ive). Cela s’explique, d’une part, par le fait que les personnes en formation AFP sont dans l’entreprise environ quatre jours par semaine dès la première année. Elles sont donc relativement souvent disponibles pour accomplir des travaux productifs, même s’il s’agit en général d’activités non qualifiées, comme le montre le tableau 2. D’autre part, les périodes productives s’accroissent en seconde année au détriment des périodes d’exercices improductifs ; de même, le niveau de rendement passe de 42% à 61% au niveau des activités qualifiées.

Il convient toutefois d’observer que la part des activités qualifiées demeure relativement faible, même en seconde année (environ un tiers). Il se pourrait que des aides en soins et accompagnement formées ne soient pas encore actives dans toutes les entreprises et équipes. Il se peut donc que, par rapport aux activités qualifiées, les entreprises interrogées aient plutôt pensé à des activités normalement menées par un personnel CFC et donc souvent indiqué des activités non qualifiées pour les aides en soins et accompagnement.

Fig. 2 : Répartition du temps des apprenti-e-s au poste de travail

Bénéfice lié à la rétention des apprenti-e-s

Le bénéfice tiré des produits d’opportunité à l’embauche par les entreprises formatrices s’élève à près de 8 300 francs. Ce montant relativement substantiel n’est pas tant lié aux frais de recrutement, finalement peu élevés (10 500 francs), d’une main-d’œuvre qualifiée sur le marché externe, mais plutôt au fait qu’environ la moitié de la main-d’œuvre formée en interne travaille toujours dans l’entreprise formatrice un an après le terme de l'apprentissage. Ainsi, respectivement 55% et 29% des entreprises interrogées ont déclaré vouloir garder « majoritairement » ou « partiellement » les apprentis à l’issue de leur formation.  

Impressum

Les évaluations par profession se fondent sur la quatrième étude sur les coûts et bénéfices de la formation professionnelle initiale. Le rapport principal et des informations sur l’étude se trouvent sur www.iffp.swiss/obs/couts-benefices-entreprises
Auteurs des évaluations par profession : Alexander Gehret, Manuel Aepli, Andreas Kuhn, Jörg Neumann, Fabian Sander, Jürg Schweri
Traduction française : Henri-Daniel Wibaut, Lausanne